Les technologies de l’information ont transformé le monde du travail et de l’emploi. Par contre, ont-elles modifié les écarts d’emploi entre les hommes et les femmes ? Un rapport, réalisé par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) et publié en avril dernier, fournit des éléments de réponses à cette question pour l’ensemble des 30 pays membres de l’OCDE, dont le Canada.
Pour identifier les travailleurs des TIC, deux définitions sont utilisées : la première désigne uniquement les spécialistes des TIC, ceux qui fournissent les outils des TIC (matériel et logiciel) ; la seconde, plus large, regroupe les travailleurs qui utilisent massivement les TIC dans leur travail. Avec cette définition large, le taux d’emploi des femmes est conséquent, représentant de 30 à 50 % des salariés, suivant les pays. Par contre, la part des femmes chute en moyenne de 10 à 20 % pour les métiers de spécialistes des TIC comme architecte systèmes ou administrateur réseau.
Au Canada, le taux d’emploi des femmes en 2001 était ainsi très différent, suivant les spécialités : il passait de 15 % chez les ingénieurs-informaticiens à 42 % pour les administrateurs de bases de données. Toutefois, le taux moyen d’emploi des femmes dans les TIC, avec 27 %, restait très inférieur au taux moyen de 47 % pour l’ensemble des professions.
Les métiers de spécialistes des TIC, avec leur image très technique, attirent moins les femmes. Pour réduire ces différences, le rôle des pouvoirs publics est crucial. Ils devront encourager les programmes visant à réaliser un meilleur équilibre entre hommes et femmes. Ils devront aussi, sans attendre, améliorer l’image du travail dans les TIC pour attirer plus d’étudiantes et retenir les femmes dans les emplois liés aux TIC. Un signe encourageant : les écarts entre les hommes et les femmes pour l’accès à Internet et l’utilisation TIC se réduit quant à lui très fortement, et ce, dans tous les pays.