Agent de sécurité, commis de cuisine, débardeurs, ouvriers techniques, opérateurs de grue, serveurs… À Prince-Rupert, les offres de travail ne manquent pas. Dans ce village de 12 000 habitants situé sur les rives du Pacifique nord, à deux heures en bateau de l’Alaska, le port est en pleine expansion économique, tant et si bien que les entreprises, elles, peinent à trouver sur place la main-d’œuvre dont elles ont besoin.
C’est le cas de Ray-Mont Logistiques. Cette entreprise spécialisée dans le transport de marchandises à grande échelle multiplie les arguments afin de convaincre ses ouvriers d’aller travailler en Colombie-Britannique : « Si Montréal et Vancouver sont des centres urbains très porteurs, il est vrai que c’est beaucoup plus compliqué d’attirer nos salariés dans ce territoire des Premières Nations, isolé de tout, témoigne Olivier Charron, vice-président et directeur des ressources humaines. Il faut le prendre comme une parenthèse dans sa vie professionnelle. Et si cette expérience est valorisée, alors le personnel se montre intéressé. »
Évolution de carrière en prime
Première source de motivation pour les ouvriers : le salaire. « Nous avons mis en place une prime d’éloignement, et la rémunération est clairement plus élevée pour celui qui va travailler à Prince-Rupert », confie Olivier Charron, de l’ordre du double, voire un peu plus comparativement à un salaire montréalais. « Cela peut devenir une aventure payante ! Il faut aussi savoir que cette ville est magnifique, nous insistons sur l’argument du ressourcement, poursuit M. Charron. Se couper du rythme de la ville et venir passer quelques mois à Prince-Rupert peut permettre un nouveau départ. »
Sans en faire une prime automatique, Ray-Mont Logistiques favorise la promotion des salariés qui tentent l’expérience. « Les gens qui acceptent de venir évoluent en contrepartie dans la hiérarchie et ont de nouvelles responsabilités. »
Achat de maison pour l’hébergement des nouveaux venus, apprentissage ou perfectionnement de l’anglais, scolarisation des enfants pour ceux qui viennent en famille, recherche d’emploi pour le conjoint… « En multipliant les efforts, Ray-Mont Logistiques qui bénéficie d’une grande fidélité de la part de nos salariés, parvient à répondre à ses besoins. La société profite en plus d’un nouvel effet qu’elle n’avait pas franchement anticipé : le bouche-à-oreille ! » déclare Olivier Charron. « Nos salariés qui reviennent sont tellement enchantés de l’expérience qu’ils en font une très belle promotion et incitent leurs collègues à faire de même. Ils vantent le climat, la tranquillité, les paysages, les salaires… »
Malgré tout, les besoins sont tels à Prince-Rupert que l’entreprise fonctionne à flux tendus pour son terminal. Le recrutement de la main-d’œuvre y reste un défi permanent.
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