Femmes en TI : connaissez-vous la technique de l’amplification ?

Pour les femmes, il reste encore du chemin à faire pour se tailler une place dans certains milieux, comme à la Maison-Blanche. Durant le premier mandat de Barack Obama, ses conseillères ont remarqué qu’elles étaient moins invitées aux réunions importantes. Et lorsqu’elles y étaient conviées, il leur était plus difficile de prendre la parole ou de recevoir le crédit de leur idée.

Elles ont alors décidé de s’unir par la technique de l’amplification. Le concept ? Si l’une d’entre elles émettait une idée intéressante, une autre devait la redire en rappelant qui l’a formulée. Ainsi répétée, l’opinion est difficile à ignorer ou à voler.

Selon les initiatrices, le stratagème aurait fait réaliser le phénomène à Barack Obama. Si bien que, durant son deuxième mandat, la moitié des ministres étaient des femmes et son cercle de conseillers s’était beaucoup féminisé.

Amplification en TI ?
La technique est à rapprocher de la théorie du rayonnement (Shine Theory), popularisée par Ann Friedman et Aminatou Sow. Les femmes auraient plus à gagner à se souder plutôt qu’à se faire concurrence. Le rayonnement et la confiance en soi seraient « contagieux », et s’entraider pourrait amplifier leur potentiel individuel.

Cela est d’autant plus important dans un milieu masculin comme à la Maison-Blanche ou dans le secteur des TI, être crédible, s’intégrer dans une équipe et surtout progresser demande plus de travail aux femmes.

L’amplification appliquée au milieu des TI pourrait leur permettre de s’approprier le secteur. En effet, le soutien de ses semblables renforce la confiance, crée un sentiment d’appartenance, incite à s’exprimer et à être ambitieuse.

Un milieu masculin…
Si les problèmes de prise de parole sont moins mis en valeur que les autres, ils sont un symbole des inégalités homme-femme au travail. Les hommes ont tendance à trois fois plus interrompre les femmes que d’autres hommes, selon une étude réalisée dans l’industrie des technologies. Il en est de même de la récupération des idées émises par des femmes.

La Chaire Bonenfant de l’Université Laval et TECHNOCompétences ont réalisé une recherche-action publiée en 2017 sur la place des femmes en TI. Il subsiste des stéréotypes, des inégalités salariales et une dévaluation des compétences. Les postes à plus de responsabilités sont encore majoritairement occupés par des hommes. Sans oublier que les femmes manquent de confiance et osent moins demander des augmentations salariales.

qui évolue
Cependant, le milieu des TI est jeune, le climat de travail positif et la population très diversifiée. Autant de facteurs favorisant les innovations et les initiatives, mais aussi la place aux femmes, qui atteignent de plus en plus des postes de gestion ou de direction.

Par ailleurs, le fait que le milieu se féminise serait payant pour le secteur. Selon une étude de Morgan Stanley publiée en mai 2017, parmi les 108 entreprises technologiques analysées, les plus inclusives ont en moyenne rapporté 5,4 % de plus que les autres.

Dans cette optique, L’effet A Québec propose un programme pour que les femmes développent leur potentiel et leurs talents. Car, prendre sa place en entreprise serait une richesse « pour elles-mêmes, les entreprises et toute la communauté ».

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