L’explosion des nouvelles technologies de l’information et des communications stimule l’appétit des recruteurs pour les travailleurs qui maîtrisent ces compétences. S’agit-il d’une denrée aussi rare qu’ils le prétendent? Certaines entreprises placent peut-être la barre trop haut, constate l’organisme TECHNOCompétences.
Bon an mal an, pas moins de 6 000 postes de spécialistes en technologies de l’information et des communications (TIC) ne trouvent pas preneurs au Québec.
Cette donnée de l’organisme TECHNOCompétences ne vaut que pour le secteur des TIC. Or, la diffusion exponentielle des innovations telles que les technologies mobiles, l’Internet des objets, l’infonuagique ou l’analyse de mégadonnées accentue la demande pour les spécialistes en TIC dans tous les secteurs d’activités. Institutions financières, commerces de détail, fabricants : des entreprises de toutes tailles et de tous les secteurs d’activité s’arrachent ces spécialistes, ce qui accroît la pression sur la demande pour une main-d’œuvre qualifiée.
À tel point que plusieurs recruteurs déplorent ce qu’ils décrivent comme une pénurie de main-d’œuvre.
Pourtant, le bassin de spécialistes en TIC disponibles est en forte hausse depuis quelques années, remarque TECHNOCompétences dans son dernier diagnostic sectoriel dans le secteur des TIC au Québec. « Le marché ne souffre pas à proprement parler d’une pénurie de nouveaux diplômés », constate-t-il.
Des attentes élevées
L’accès au capital humain en TIC est effectivement un enjeu majeur en matière de gestion des ressources humaines, reconnaît TECHNOCompétences. Avec un délai d’embauche moyen de 53 jours – soit 13 jours de plus qu’en 2012 –, les emplois en TIC font partie des postes les plus longs à pourvoir au Québec.
Le hic, c’est que les employeurs convoitent généralement des candidats hautement qualifiés possédant de cinq à sept ans d’expérience. « Les entreprises ont des besoins variés et le plus souvent uniques à leur situation. Elles sont à la recherche de talents spécialisés qui connaissent bien les besoins d’affaires de l’entreprise et qui possèdent de fortes capacités de gestion. »
TECHNOCompétences remarque que ce phénomène, qui s’accentue, contribue à former un nœud en matière de recrutement. Bref, en plaçant la barre aussi haut, les employeurs négligent les candidats fraîchement sortis des classes qui pourraient contribuer à combler leurs besoins, du moins en partie, de même qu’à diminuer la pression sur la demande.
Investir dans la formation
Pour assurer le développement des professionnels en TIC, TECHNOCompétences croit que les employeurs devront développer une « culture » de la formation continue et mettre en place de meilleures stratégies de développement de leur capital humain.
Enfin, l’organisme remarque que les entreprises réagissent aux changements de leur environnement d’affaires plutôt que de les anticiper. « Cela se reflète entre autres dans les pratiques de gestion des ressources humaines et dans les initiatives de perfectionnement. Il importe pour les entreprises de mettre en place des stratégies de développement de leur capital humain », conclut-il.