L’IA générative au travail se traduit à la fois par des gains de productivité et des risques pour les employeurs, soutient KPMG Canada dans une étude publiée en juin.
Un Canadien sur cinq utiliserait l’intelligence artificielle (IA) générative au travail ou dans ses études, selon KPMG Canada; 18 % des gens le font quotidiennement, 34 % quelques fois par semaine et 26 %, quelques fois par mois. Désormais, 65 % des utilisateurs de l’IA générative la considèrent même essentielle pour gérer leur charge de travail, qu’elle a moussé leur productivité et la qualité de leur travail ou leur a créé de nouveaux revenus.
En faire plus en moins de temps
Plus de la moitié des utilisateurs de l’IA générative affirment qu’elle leur permet d’économiser jusqu’à cinq heures de travail par semaine, et les deux tiers (67 %) consacrent cette économie de temps à des tâches supplémentaires qu’ils n’auraient pas pu faire autrement.
En revanche, l’IA n’est pas sans risque pour les employeurs : 16 % de ses utilisateurs estiment que leur patron n’est pas au courant qu’ils s’en servent au boulot. Par ailleurs, 61 % des employeurs disent que leurs clients ne savent pas qu’ils utilisent cette technologie !
Les utilisateurs indiquent en outre qu’ils ne sont pas toujours transparents au moment où ils utilisent cette technologie. Et 73 % des utilisateurs sont grandement préoccupés par les « inventions » produites par l’IA générative… mais 70 % d’entre eux continuent néanmoins de s’en servir ! Pire : parmi ceux-ci, la moitié ne vérifie pas l’exactitude des résultats.
Des enjeux pour les entreprises
Si le quart des employeurs indique bloquer cette technologie sur les ordinateurs portables ou leurs réseaux internes, 30 % d’entre eux utiliseraient plutôt des technologies de conformité des algorithmes des modèles d’IA aux réglementations sur les données, mais 40 % des employés témoignent de l’absence de tels contrôles.
L’étude de KPMG Canada signale par ailleurs que près du quart (23 %) des professionnels utilisateurs de l’IA générative saisissent de l’information au sujet de leur employeur dans leurs messages, portant sur des données financières ou client, les ressources humaines et la chaîne d’approvisionnement.
Conséquemment, les organisations doivent se doter rapidement de processus de contrôle et de formation pour leur personnel. « Elles doivent empêcher les employés de saisir de l’information de nature délicate dans des messages de l’IA générative ou de se fier à du matériel faux ou trompeur généré par l’IA », déclare Zoe Willis, associée, Analyse de données et transformation numérique chez KPMG Canada.
Des politiques d’encadrement de l’IA générative représentent des remparts essentiels pour respecter les lois sur la protection des renseignements personnels. Car les données des entreprises sont des actifs stratégiques, dont la protection est incontournable dans un contexte d’intensification des cyberattaques, qui représentent un risque sérieux pour la réputation.
Dans cette veine, 75 % des consommateurs considèrent que les organisations dotées de politiques encadrant l’IA sont plus dignes de confiance que celles qui n’en ont pas.
L’enquête de KPMG Canada a été réalisée auprès de 5140 Canadiens en mai sur Internet, avec une marge d’erreur de 3 points de pourcentage et un niveau de confiance de 85 %.