D’ici 2019, le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) devrait embaucher 182 000 personnes. Il va en résulter une pénurie de travailleurs qualifiés à laquelle doivent faire face tant le gouvernement canadien en usant de tous les moyens pour augmenter l’offre de main-d’œuvre que les employeurs qui doivent attirer et retenir les talents.
Des disparités persistantes entre les populations
En regardant de plus près les salariés qui évoluent dans les TIC, des disparités se font sentir entre différentes populations. D’une part, les jeunes : à peine un emploi sur vingt est occupé par un jeune dans ce secteur, contrairement à un emploi sur sept dans les autres secteurs d’activité. En effet, beaucoup d’entreprises ne souhaitent pas investir temps et argent pour la formation d’une jeune recrue qui seulement au bout de 2 à 3 ans deviendra une personne précieuse pour l’organisation. D’autre part, les femmes : alors que les femmes représentent 47 % de la main-d’œuvre totale au Canada, elles ne sont plus que 24 % à évoluer dans les TIC – et 17 % d’entre elles seulement y exercent un rôle important. Cette moyenne de 24 % tombe à 16,5 % dans les dix plus importantes entreprises canadiennes de technologie de l’information et des communications. Il est sûr que les étudiantes sont peu représentées dans les universités qui préparent aux métiers liés aux TIC, car elles pensent que les entreprises ne leur accorderont pas la place qu’elles méritent. Ainsi, pour pallier ce déficit de travailleurs qualifiés, les entreprises recourent aux immigrants : on estime à un tiers la population immigrante qui travaille dans les TIC, alors qu’elle n’est que d’un quart pour l’ensemble des autres secteurs d’activité. Le gouvernement, de son côté, encourage toutes les ressources à s’investir dans les TIC (jeunes, femmes, autochtones) et la ministre du Travail et de la Condition féminine, L’honorable Maryam Monsef, a annoncé, un projet visant à accroître les débouchés économiques pour les femmes dans les secteurs des communications et des technologies au Canada.
Des employeurs toujours plus généreux
Plus de 50 % des employeurs considèrent qu’une rémunération compétitive permet d’attirer et de retenir les talents surtout dans les métiers de l’informatique et des TI. C’est ainsi que certains domaines tels que les technologies émergentes ou encore les développements pour mobile offrent des salaires très intéressants. Par exemple, un jeune développeur Android gagnera entre 70 000 $ et 90 000 $/an et son collègue doté d’une expérience professionnelle de 5 ans pourra percevoir jusqu’à 120 000 $/an. Quant aux professionnels qui maitrisent les modèles statistiques de langage, ils sont très prisés des institutions financières et pourront voir leur rémunération s’envoler aussi. Une récente étude menée par Hays souligne les différentes mesures auxquelles vont recourir les employeurs des TIC pour retenir leurs salariés : possibilité de travailler de la maison (56 %), élargissement des prestations de santé (54 %), flexibilité des horaires de travail (49 %), plus de 10 jours de vacances pour les nouvelles embauches (45 %), cotisations à des REER (39 %), bonus liés à la performance individuelle (32 %)…
Les salariés en poste pourront plus facilement bénéficier de cette pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur des technologies de l’information et des communications. Les jeunes diplômés, de leur côté, devront s’assurer que leur formation réponde au mieux aux attentes des employeurs et s’efforcer d’avoir, à leur actif, un stage valorisable.