Le commerce électronique est-il créateur d’emplois?

Depuis plus de huit ans, le commerce électronique et les ventes en ligne augmentent considérablement au Canada. Vendeurs et acheteurs y trouvent leur intérêt  sans oublier les salariés qui ont un éventail intéressant de nouveaux métiers s’offrant à eux.

Le commerce électronique, véritable opportunité d’affaires 

Il y a deux ans, la moitié des entreprises pensaient que leurs biens et services ne se prêtaient pas à être vendus en ligne. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 39 % à raisonner ainsi. Grâce à Internet, les grosses entreprises peuvent étendre leur marché, baisser les coûts marketing et de production. Grâce au commerce en ligne, les petites compagnies ont la possibilité de concurrencer les grandes, d’expérimenter de nouvelles techniques marketing et de lancer de nouveaux produits. Les activités traditionnelles comme l’agriculture ou les métiers d’art pourront aussi stimuler leur activité. Au Canada, les ventes en ligne ont augmenté de 17 % dans le secteur public entre 2005 et 2006, et de plus de 45 % dans le privé pour atteindre 46, 5 milliards de dollars. Dans l’ensemble, l’internaute est satisfait de cette nouvelle façon d’acheter produits et services : plus aucune file d’attente, pas d’horaires, plus d’intermédiaires, produits moins chers, davantage de promotions… Il persiste encore quelques sceptiques face aux doutes liés à la sécurité des paiements, aux délais de livraison et à la protection du consommateur.

Le succès du commerce électronique passe par des remises en cause de ses habitudes  

Avec Internet et la disparition des frontières, il faut travailler différemment et penser à de nouvelles stratégies commerciales, créer de nouveaux réseaux d’approvisionnement
ou encore de distribution. La compétitivité d’une entreprise sera davantage basée sur sa capacité à gérer ses relations avec ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires que sur son capital. La compagnie a la contrainte d’offrir un produit de qualité et adapté aux besoins spécifiques de sa clientèle, pouvant être répandue aux quatre coins du monde. Le succès du commerce électronique nécessitera davantage d’interactivité qu’il n’existe aujourd’hui pour partager ses expériences, ses approches spécifiques, ses avantages stratégiques. Des réseaux commencent à apparaître pour connecter les entreprises actives du Web. 

Nouveaux emplois et nouveaux métiers 

On remarque déjà que les échanges sur Internet sont synonymes de création de richesse pour les entreprises ainsi que pour les pays ou régions en développement dont les coûts de main d’œuvre sont plus faibles. Les ventes sur Internet, qui ne représentent pour le moment que 1 % des ventes globales sur le marché du détail par exemple, se traduisent par des créations demplois massives. Nouveaux emplois pour satisfaire une  demande en croissance, mais aussi nouveaux métiers pour bien faire fonctionner le volet e-business de l’entreprise. Dans le commerce du détail, plus de 46 % des entreprises ont développé un site Internet et plus de 88 % parmi les entreprises de plus de 100 salariés. La mise en ligne d’un site marchand nécessite des compétences techniques nouvelles pour offrir un back-office et un front-office efficaces comprenant un catalogue en ligne, un plan d’accès aux points de vente, un moteur de recherche, un panier virtuel, un paiement sécurisé, un système de suivi des commandes. Parmi les métiers nouveaux, citons :

  • Le webmarketeur  qui élabore les outils de mesure de fréquentation des sites de commerce électronique;
  • Le gestionnaire de magasins Web – qui a la mission de gérer les gammes de produits, de mettre  en ligne les nouveautés, d’assurer le suivi des commandes et des réclamations;
  • Le webcamer – qui aide l’internaute à magasiner alors que lui déambule dans les allées des grands magasins avec caméra, ordinateur portable et cellulaire;
  • L’analyste en marketing relationnel – qui décrypte la manière d’agir des clients;
  • L’animateur forum qui a la double mission de s’assurer du bon déroulement des échanges et de créer des activités pour développer les échanges;
  • Le gestionnaire de trafic  qui planifie l’occupation des espaces publicitaires;
  • Leresponsable commerce électronique – dont le rôle est de définir la stratégie de commercialisation des biens et services;
  • Le websurfeur – qui référence, classe et met à jour les stratégies de commerce électronique.

À découvrir cette liste de nouveaux métiers, on pourrait penser qu’elle est exhaustive. Mais non, l’apparition de nouveaux métiers dans ce domaine semble plus rapide que la création de sites Internet. On pense déjà à de nouveaux métiers comme le feedbacker ou le gestionnaire de communautés virtuelles.

Entrevue avec Michelle Blanc,
Consultante et confériencière en commerce électronique et marketing internet

« L’entreprise doit créer un site marchand uniquement si elle sait où elle va, si elle a des objectifs et donc des mesures de rendement. Dans le cas contraire, l’argent déboursé sera tout simplement une dépense et non plus un investissement. Le e-commerce étant tellement complexe, ça prend une équipe multidisciplinaire avec des personnes spécialisées. Les seuls généralistes qu’on trouvera auront un poste de direction, de coordination. Pour savoir quelle direction  va prendre le marketing Internet, il suffit de regarder l’industrie pornographique qui a toujours été  avant-gardiste en marketing international. Ils ont été les premiers à faire du référencement, à acheter des mots-clés, à proposer des bannières, à faire des splug (les blogues spam).»


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