Comment gérer la sollicitation d’une entreprise concurrente à la vôtre? Avec le miroitement d’un contrat plus avantageux que le vôtre, l’offre est attrayante. Avant de saisir cette occasion, certains éléments importants sont à prendre en considération.
La toute première chose à faire est de savoir si votre contrat de travail contient une clause de non-concurrence. Légale au Québec dans la mesure où elle en respecte le Code civil, cette disposition restrictive interdit à un employé de travailler pour un concurrent, pour un domaine ou un poste, une période de temps et un territoire donnés.
Selon la nature de votre poste et de vos fonctions, il se peut en effet que vous ayez accès à des informations commerciales clés. Leur éventuelle divulgation nuirait à votre employeur qui a donc protégé, dès votre embauche, ses intérêts et l’accès à ses informations stratégiques.
Cependant, la plupart des recruteurs de main-d’œuvre rare et spécialisée sont aujourd’hui habitués à rencontrer des candidats hautement qualifiés liés par une clause de non-concurrence. Les concurrents sont généralement préparés à négocier avec le vôtre pour prévenir tout litige et poursuite judiciaire.
Quoi qu’il en soit, aussi prometteuse soit la prise de contact, un employé qui a signé un contrat de non-concurrence a tout intérêt à s’assurer que l’offre de l’entreprise qui vient le débaucher est véritablement sérieuse.
La sollicitation d’une entreprise concurrente: peser le pour et le contre
Après avoir clarifié ce point légal, il s’agit de prendre le temps d’examiner de plus près l’offre proposée pour en déterminer sa véritable valeur.
L’argument classique du salaire supérieur au vôtre mérite quelques précisions importantes. Qu’en est-il de son gel éventuel ou de son évolution à moyen et long termes ? Et quels seront les défis stimulants et les possibilités d’avancement avec ce nouveau poste ?
Si ces questions sont importantes en soi, elles le sont d’autant plus en comparaison avec les perspectives d’évolution dans votre entreprise actuelle. Votre ancienneté ou votre mérite ne sont peut-être pas loin aujourd’hui de vous faire accéder à une promotion et à une augmentation de salaire.
De plus, à l’échelle de votre rémunération globale, les assurances invalidité, médicaments, dentaire et vue, les vacances et les congés de maladie seront-ils, par exemple, plus intéressants que les avantages sociaux qui sont aujourd’hui les vôtres ? À combien s’élèvera le montant des cotisations déduit de votre salaire ? À partir de quand serez-vous admissible au régime collectif de votre nouvel employeur ?
Négocier
Le débauchage d’un travailleur hautement qualifié est généralement motivé par le besoin de pourvoir un poste à la main-d’œuvre rare et plus longue à trouver par le biais du recrutement traditionnel. Vous êtes logiquement en position de force pour obtenir un contrat plus favorable. Et plus l’intérêt du recruteur sera élevé, meilleure sera votre marge de négociation.
Conscient de votre valeur, votre employeur actuel a peut-être l’intention de vous proposer une contre-offre, basée sur vos intérêts communs. Cette tentative de débauchage de la concurrence est donc sans doute l’occasion de négocier votre contrat…