Comment l’intelligence artificielle transforme le quotidien de l’avocat

Réputées pour être conservatrices, les pratiques de travail de l’avocat sont de plus en plus bousculées par l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies. Et c’est pour le mieux.

Bien plus que la simple signature électronique sur des documents, les tâches transformées par l’intelligence artificielle consistent notamment dans la recherche électronique de preuves et l’automatisation des procédures de dépôt de marque de commerce et de demande de brevet. Il en est de même pour des modèles de contrats préétablis remplis d’abord par les clients, puis vérifiés par un avocat.

Me Vincent Bergeron, avocat spécialisé en propriété intellectuelle et technologies de l’information au cabinet d’avocats ROBIC, à Québec, remarque que les cabinets ne prennent pas tous le virage technologique au même rythme. Mais d’une manière ou d’une autre, croit-il, ceux-ci devront s’y adapter.  

« D’ici cinq ans, l’intelligence artificielle créera une perturbation énorme dans les cabinets d’avocats. En ce moment, on facture à l’heure, alors qu’en utilisant des outils technologiques, il faudra revoir tous les systèmes de facturation et évaluer où se trouve la valeur ajoutée des avocats, comme la compréhension des enjeux stratégiques et juridiques », explique-t-il.

Des clauses précises

Me Bergeron affirme que son cabinet se tient à l’avant-garde des technologies. « Depuis les années 1990, on a embauché des programmeurs en interne qui ont bâti nos logiciels visant à automatiser nos tâches, comme les suivis d’échéances, des rapports et des lettres types, révisées par des avocats avant la livraison », énumère l’avocat de ROBIC, numérisant désormais presque tout.  

ROSS Intelligence, ayant démarré ses activités à San Francisco aux États-Unis, offre des services auprès des cabinets d’avocats. « C’est un moteur de recherche puissant intégrant l’intelligence artificielle. De notre côté, on utilise KIRA Systems, un autre outil d’intelligence artificielle qui peut analyse une grande quantité de contrats, afin de faire ressortir des clauses en particulier », poursuit-il.

La formation modifiée

Les étudiants en droit seront évidemment touchés par les changements provoqués par l’intelligence artificielle. À cet effet, l’Université Laval lancera le 30 mai un microprogramme spécialisé dans les technologies de l’information.

« C’est optionnel pour l’instant, mais je crois que les cours vont graduellement inclure des changements technologiques. Des programmes similaires existent dans d’autres universités », affirme Me Bergeron, qui a collaboré à l’élaboration du microprogramme.

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