Dans le secteur des TI, de plus en plus d’entreprises ont besoin de ressources d’appoint et, de ce fait, ont de plus en plus recours aux services de pigistes et de consultants pour des mandats temporaires.
« Il n’y a jamais eu un meilleur moment pour se lancer à son compte comme consultant ou comme micro-entrepreneur en TI », lance d’emblée Caroline De Guire, présidente-directrice générale de l’Association québécoise des informaticiens et informaticiennes indépendants (AQIII). Le nombre de pigistes et de consultants a-t-il augmenté ? « Notre lecture du terrain et des statistiques est que, depuis les quatre ou cinq dernières années, il y a une forte tendance à l’augmentation », assure-t-elle.
Multiples facteurs
Avant tout, Caroline De Guire mentionne le fort écosystème entrepreneurial qui existe au Québec. « C’est unique, et cela fait que quand vient le temps de se lancer à son compte, d’une part, c’est réalisable et d’autre part, c’est respecté », dit-elle.
De plus, dans le secteur des TI, les contrats ont tendance à être d’assez longue durée (une moyenne de 15,9 mois par mandat). Cela permet donc d’assurer une certaine stabilité aux travailleurs indépendants.
Par ailleurs, un des avantages pour les PME et entreprises est qu’ils bénéficieront beaucoup plus rapidement d’un transfert de technologie augmentée. « Le pigiste apprend plus vite et il est opérationnel beaucoup plus vite également, c’est une vraie force », affirme Caroline De Guire. En plus, les pigistes et consultants sont plus scolarisés que la moyenne. Selon les chiffres de l’AQII, 73 % d’entre eux possèdent un baccalauréat, une maîtrise ou un doctorat.
En outre, l’augmentation des programmes universitaires coopératifs peut aussi expliquer la popularité du travail autonome. « Cela permet d’essayer la consultation, car il s’agit de faire des petits projets sur une période définie », explique Caroline De Guire.
En forte hausse
Selon le diagnostic sectoriel de TECHNOCompétences, plus de 20 500 professionnels en TIC au Québec en 2016 étaient actifs à titre de travailleurs autonomes, soit environ 10 % de la main-d’œuvre du secteur. L’AQII, qui compte actuellement environ 1 800 consultants indépendants et micro-entrepreneurs, a enregistré une hausse de ses membres de 158 % au cours des cinq dernières années.
« Nous sommes dans une situation de plein-emploi, même si nous ne parlons pas en termes d’emplois ! », indique Caroline De Guire. Effectivement, si l’on se fie au site de l’AQII, plus de 3 900 contrats y sont affichés annuellement, soit un ratio de deux contrats pour un seul travailleur indépendant.
En TI, les travailleurs autonomes occupent essentiellement trois professions : analystes et consultants en informatique, programmeurs et développeurs en médias interactifs, et concepteurs-développeurs Web.