Avant l’été et les vacances, les provinces déconfinent leur population, mais le marché de l’emploi ne s’est pas encore remis de 15 mois de pandémie.
L’emploi a continué de reculer pour un deuxième mois consécutif en mai au Canada, selon la plus récente Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada. Les pertes (- 68 000) sont beaucoup moins importantes qu’en avril (- 207 000) et presque tout le recul de mai (- 54 000) est attribuable au travail à temps partiel.
Le marché de l’emploi en baisse dans certaines provinces
Les deux provinces ayant adopté les mesures de santé publique les plus strictes au cours de la troisième vague de la pandémie, soit l’Ontario (- 31 600) et la Nouvelle-Écosse (- 22 200), sont à l’origine de la majeure partie de la baisse totale de l’emploi enregistrée en mai.
L’emploi a augmenté en Saskatchewan, tandis qu’il a peu varié dans les autres provinces.
Le Québec a pour sa part perdu 8 000 emplois en mai par rapport au mois précédent, mais le taux de chômage reste stable à 6,6 %. En un an, soit depuis mai 2020, l’emploi a progressé de 691 900, ce qui correspond à près de 84 % des 825 900 emplois perdus de février à avril 2020.
Un autre rapport de Statistique Canada indique que les femmes ont été plus marquées par les pertes d’emploi attribuables à la pandémie. De mars 2020 à février 2021, les femmes occupaient d’ailleurs 53,7 % des emplois perdus.
Des embauches à prévoir
Le sondage Employment Outlook Survey de ManpowerGroup réalisé auprès de 1 500 entreprises actives au pays note que celles-ci s’attendent à une hausse modérée d’embauches, surtout dans les secteurs de l’administration publique, manufacturier et des transports, au cours des trois prochains mois. C’est au Québec que cet optimisme est le plus élevé, particulièrement dans la région de la Capitale-Nationale.
Avec l’arrivée de l’été, les perspectives estivales des étudiants sont aussi meilleures qu’en 2020, mais moins bonnes qu’en 2019. En mai 2021, le taux de chômage des étudiants retournant aux études s’est établi à 23,1 %, comparativement à 40,0 % en mai 2020 et à 13,7 % en mai 2019.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises qui emploient en agroalimentaire cherchent toujours à pourvoir des postes, puisque le volume de production est en hausse en cette sortie de crise. La société Olymel aura, par exemple, besoin de 3000 à 4000 salariées et salariés au cours des cinq prochaines années.
La multinationale de transformation alimentaire Bonduelle a d’ailleurs eu l’idée d’imprimer ses offres d’emploi sur 45 000 conserves de maïs. Les fermes ont souffert des retards dans l’arrivée des employés étrangers saisonniers causés par les restrictions sanitaires et ont plusieurs postes à pourvoir.