Une malédiction semble frapper les projets de développement informatique : le report répété de la date de livraison ! Comment expliquer ces retards systématiques ? Comment les réduire au maximum ?
Tous les gestionnaires de projet de développement (notamment logiciel) vous le diront : le glissement du planning est presque inévitable. Ce constat fait d’ailleurs l’objet d’une règle établie : la loi de Hofstadter. Selon cette dernière, pour achever un projet « il faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant compte de la loi de Hofstadter ». Autrement dit, il est impossible d’estimer avec exactitude la durée d’un projet, même si l’on prend en considération cette règle dans sa planification. Un cercle vicieux pas très encourageant…
Tout prévoir est impossible Plus un projet est complexe, plus la probabilité que des événements perturbateurs interviennent sera forte. Bris de matériel, défaillance d’un sous-traitant, maladie d’un membre de l’équipe… Penser à intégrer toutes les éventualités dans son plan est illusoire ! Pour les projets hautement complexes ayant de nombreuses interdépendances, le risque d’allongement des délais devient exponentiel.
Vendre une marge de manœuvre est difficile La durée d’un projet de développement informatique est souvent sous-estimée dès le départ, et ce, pour une autre raison : afin de ne pas effrayer le client avec un délai trop étiré. Car pour ledit client, le temps, c’est de l’argent ! Compliqué alors de lui « vendre » une banque d’heures réservée aux hypothétiques problèmes qui se mettront en travers du chemin.
Ceux qui planifient ne sont pas ceux qui réalisent Échéanciers et jalons sont définis par des gestionnaires, et non pas par des experts techniques. La méconnaissance des tâches et du contexte « sur le terrain » est aussi parfois responsable du mauvais calcul du temps nécessaire au développement d’un logiciel ou d’un système.
La planification est-elle un exercice vain ? Même si la quête d’une estimation exacte semble désespérée, la planification reste un indispensable pour bien cerner les enjeux, les impacts, les risques et maîtriser son sujet. Elle se révèle capitale pour avoir une visibilité sur l’avancée globale du projet. Le tout est de ne pas en être prisonnier et de savoir l’adapter aux imprévus !
Quelques astuces pour déjouer la Loi de Hofstadter
- Éviter d’accepter des échéances impossibles à tenir ;
- Comptabiliser les dérives de planning des projets précédents pour appliquer un coefficient de temps supplémentaire au projet à estimer ;
- Prévoir des « zones tampons » entre différentes tâches bien découpées, pour absorber les retards éventuels ;
- Être efficace en réunions en contrôlant scrupuleusement leur durée !