Année après année, les études montrent que les Canadiens ont toujours du mal à décrocher du travail pendant les vacances. Et ça va de mal en pis, selon un nouveau sondage réalisé par la firme de recrutement Accountemps.
Révolue l’époque où on fermait la machine après avoir sommairement programmé un message d’absence. Aujourd’hui, téléphone intelligent en poche, on traîne tous ses dossiers avec soi. Il est conséquemment de plus en plus difficile de se déconnecter de ses exigences professionnelles le temps de quelques jours de vacances bien mérités.
Après tout, cela ne prend que quelques secondes pour répondre à ce courriel en suspens.
Le hic, c’est que cela ne prend aussi que quelques secondes pour perdre la tranquillité d’esprit tant recherchée…
De pire en pire, de génération en génération
Selon un sondage d’Accountemps, plus du tiers des travailleurs (34 %) échangent ainsi courriels ou appels avec leurs collègues pendant leurs vacances. Derrière cette moyenne se cache un fait encore plus alarmant : alors que les travailleurs âgés de 55 ans et plus se débranchent facilement du travail pendant leurs vacances, moins de la moitié des milléniaux réussissent à en faire autant.
En plus de ne pas vivre de vraies vacances, les employés d’aujourd’hui choisissent d’en prendre moins. Tandis qu’en 2017, les travailleurs envisageaient de s’arrêter pendant 11 jours de congé au cours de la saison estivale, en 2018, ils prévoient se satisfaire de 9 jours de congé.
De la pression interne à la pression externe
Hyper connectés, les jeunes travailleurs ont de la difficulté à se couper de leurs fonctions professionnelles. Plus susceptibles de ressentir la pression de performance, ceux-ci craignent aussi les répercussions sur leur carrière en « disparaissant » quelques jours. Si on ajoute à l’équation la fameuse FOMO (fear of missing out, c’est-à-dire la peur de rater quelque chose), on comprend mieux qu’ils trouvent difficile de tourner le dos à leurs dossiers une fois en congé.
Selon David King, président canadien d’Accountemps, les professionnels d’aujourd’hui préfèrent faire un suivi occasionnel auprès de leurs collègues afin de se rassurer que tout se passe bien pendant leur absence, ce qui leur permet de mieux se concentrer sur leur détente par la suite! Après les « parents hélicoptères », les « employés hélicoptères » ?
Les bienfaits des vacances sur la productivité, la motivation et la concentration ont pourtant été prouvés moult fois. Et si on s’assurait de ne pas être indispensable pendant quelques jours en prenant le temps de déléguer adéquatement ?
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